Misez sur la thématique des OPA ou des fusions-acquistions est une opportunité comme une autre pour fructifier votre portefeuille. C’est une façon de faire une plus-value conséquente à condition d’avoir une prime importante entre le prix de revient et le prix de l’opération.
Vous êtes concerné parce que vous avez une action qui est la cible d’un prédateur. Vous devez comprendre comment ça fonctionne et comment en profiter.
Si ce n’est pas le cas, vous allez trouver quelques indices pour repérer une OPA en Bourse. Toutefois, cela ressemble à jouer à la roulette russe.
Définition d’une OPA
Une OPA (Offre Publique d’Achat) a pour but de racheter tout le capital actionnarial de la cible (entreprise opéable) à un prix généralement au-dessus de son derniers cours de Bourse, de la part du sniper (entreprise acheteuse).
En règle générale, elle se réalise entre deux entreprises du même secteur d’activité afin de gagner des parts de marché en externe avec deux objectif précis.
Primo, mettre la main sur un savoir-faire technologique ou commercial. Deuzio, chercher à créer des synergies économiques et financières. Parfois, cette opération peut se faire dans le cadre d’une diversification sectorielle à l’image de Bouygues ou Vivendi.
2 types d’OPA à prendre en considération
OPA amicale : Le sniper et la cible s’accordent sur les conditions de l’offre car ils y trouvent leur compte. Par la suite, les deux acteurs doivent informer les autorités boursières pour démarrer l’opération puis la valider auprès de leurs actionnaires.
OPA hostile : Le sniper et la cible s’entretuent parce que cette dernière se rebiffe fermement pour des raisons sociales et d’indépendance. Du coup, le sniper fera tout son possible pour l’amadouer légalement en lui proposant un prix d’offre plus élevé que le précèdent et promettant de préserver les emplois.
Que faire lorsque l’OPA est annoncée officiellement ?
Deux solutions vous sont proposées :
- Apportez vos titres parce que vous êtes satisfait des conditions de l’OPA surtout au niveau du prix de l’action proposé par le sniper.
- Gardez vos titres. Dans ce cas, vous anticipez que l’OPA ne marchera pas par affection à la cible ou êtes gourmand financièrement en espérant une montée des enchères. Sachez que si vous avez tort, vous serez contraint de baisser les armes. Le sniper terminera par une OPR (Offre Publique de Retrait) en ramassant les derniers titres restants sur le marché.
Pour que l’OPA se réalise, il faut que le nombre d’actions rachetées par le sniper dépasse le seuil de capital fixé par l’offre. Afin de rendre moins onéreux le coût de l’opération, le sniper peut faire appel à des partenaires financiers tels que des fonds d’investissements. Si l’inverse a lieu alors l’OPA est tout simplement annulée.
Quant au comportement boursier suite à une rumeur d’OPA dans les jours à venir, le cours de Bourse de la cible va flamber à la hausse. Celui du sniper va baisser dans un premier temps par l’obligation de mobiliser ses propres fonds ou s’endetter. Puis il s’ajustera favorablement à condition que l’opération apporte des signes positifs sur ses bénéfices futurs. Par contre, si ça s’avère être un échec ou un « fake news » alors nous verrons l’effet inverse.
L’art de repérer une entreprise opéable
En règle générale, les snipers (entreprises acheteuses) font une offre d’achat avec une prime moyenne de 30 % sur le dernier cours coté de l’entreprise opéable. À la base, lancer une OPA n’a pas pour but de servir les intérêts des actionnaires mais relève surtout d’une réflexion stratégique.
Pour repérer une OPA en Bourse, voici quelques éléments qui peuvent vous aider sans pour autant qu’un jour ça va se réaliser.
Une structure actionnariale très dispersée
La première chose que vous deviez faire pour repérer une OPA en Bourse est de regarder la structure actionnariale de l’entreprise.
Si elle est dispersée, cela peut signifier qu’il n’y ait pas un bloc actionnarial solide et solidaire pour influencer les décisions stratégiques du management de l’entreprise opéable ou se prémunir d’une opération de grande ampleur.
D’autre part, le sniper peut profiter par opportunisme de cette faiblesse en acquérant lentement et sûrement des actions sachant que son flottant (part d’actions disponibles au public) est important. Par ailleurs, faire une OPA alléchante convaincra plus facilement des actionnaires désunis, uniquement dans un but financier.
Un désengagement des actionnaires majoritaires
Un désengagement des actionnaires majoritaires dans le capital de l’entreprise opéable entraînera mécaniquement une augmentation du flottant qui pourrait aiguiser l’appétit des snipers à moins que celle-ci maintient son indépendance en rachetant les actions cédées.
Une situation financière difficile de l’entreprise opéable
S’il y a un critère facile à voir pour cibler une entreprise opéable, c’est lorsqu’elle n’arrive pas remonter la pente au niveau financier.
Les snipers verront l’inefficacité du management à sortir de cette impasse, comme une opportunité. Les entreprises acheteuses peuvent trouver leurs intérêts à condition que la proie possède des actifs stratégiques pouvant être mieux exploiter afin de générer de nouvelles sources de croissance.
Lorsque l’OPA sera validée, ils n’hésiteront pas à faire le ménage : remplacer la direction actuelle par une autre plus compétente, recentrage sectoriel via des cessions d’actifs non stratégiques, etc.
Une sous-valorisation excessive de l’entreprise opéable
Une OPA permettrait d’ajuster le cours de cette dernière à sa juste valeur. Par contre, la plupart des petits porteurs ont de fortes chances de ne pas être satisfaits parce qu’ils ont probablement acheté l’action de l’entreprise opéable à un cours supérieure à celui du prix de l’offre d’achat proposé par l’entreprise acheteuse.
La moyennes et petites capitalisations boursières
Si vous persistez à repérer une OPA en Bourse, vous avez plus de chances de trouver les midcaps et small caps. Néanmoins, vous devez connaître les entreprises qui sont potentiellement ciblées. Cela exige une enquête sur le terrain.
Les moyennes et petites capitalisations boursières font souvent l’objet de ce type d’opération parce que les investisseurs pensent qu’elles n’ont pas les reins solides pour se développer à grande échelle et conserver sa rentabilité financière sur le long terme.
Si elles opèrent dans une niche porteuse dont les barrières d’entrée sont difficilement pénétrables, elles souhaiteront probablement préserver leur indépendance.
La déflation : un booster favorable pour les OPA
À cause de la spirale déflationniste, je pense que les OPA vont continuer dans les années à venir. Les tempêtes boursières pourraient accélérer le processus.
De nombreux secteurs d’activité sont en surcapacité de production parce qu’il y a trop d’acteurs. Enfin, la déflation se généralise. Cela devrait profiter aux gros mastodontes internationaux qui ont généré beaucoup de cash. À défaut de ne pas trouver la proie idéale, le retour pour l’actionnaire sera leur priorité.
Pour être complémentaire, je vous invite à lire l’article que j’ai écrit sur la newsletter de broker Binck.fr de ce mois-ci, sur les motivations d’une OPA.